jeudi 26 février 2009

La dynamique forMission : faire de l'entrepreneuriat équitable un moteur de développement


Alors que le soutien à l'entrepreneuriat social mobilise l'attention de la Jeune chambre de commerce de Montréal à travers la publication, cette semaine, d'un mémoire consacré à l'entrepreneuriat social, le projet forMission poursuit son travail de promotion de l'entrepreneuriat équitable.

Précisons que si l'entrepreneuriat social se définit selon quatre éléments fondamentaux : réaliser une mission sociale (lutter contre l'exclusion, valoriser un territoire, développer un lien social...), générer des revenus et utiliser un modèle d'affaires (modèle économique viable, réponse à une demande, indépendance vis-à-vis des pouvoirs publics...), innover (par son approche entrepreneuriale, par l'établissement d'un réseau social créatif et diversifié...), et diversifier ses partenaires et ses sources de financement de manière durable (engagement des parties prenantes...), l'entrepreneuriat équitable fait intervenir en plus de cela les notions d'"échange réciproque de savoir-faire" et de "juste redistribution des gains" entre partenaires d'affaires.

Communiquer pour mobiliser

Je rappelle que l'objectif d'Agir pour le Développement Canada, cette année, est de mobiliser un maximum de réseaux en Afrique francophone pour préparer le recrutement, en 2010, des premiers porteurs de projets participant à forMission.

Aussi, le Comité Communications d'Agir pour le Développement Canada, sous la direction de Stéphanie Guérette, s'apprête à publier un kit de présentation du projet forMission à destination de celles et ceux qui, durant l'année 2009, officieront comme "ambassadrices" et "ambassadeurs" du projet forMission.

A noter : le 11 mars prochain, à la Saga St-Denis (4525, rue St-Denis), se tiendra une rencontre avec le parrain d'Agir pour le Développement Canada, l'Honorable Jacques Saada, sur le thème de "L'engagement citoyen dans le cadre de la Francophonie".

Très bonne fin de semaine !

Philippe Régnoux
Président
Agir pour le Développement Canada


lundi 2 février 2009

Quand des Africains génèrent du capital-investissement pour d'autres Africains : le cas AFIG, au Sénégal

Papa Madiaw Ndiaye, fondateur et directeur général d’AFIG, qui vient de lancer un fonds de 150 millions de dollars, reste optimiste malgré la crise financière. Au contraire, pour lui, elle accroît les opportunités pour le capital-investissement. Une entrevue signée Chérif Elvalide Seye, du journal "Les Afriques".

Les Afriques : Advanced Finance & Investment Group a lancé à Dakar un nouveau fonds. Qu’est-ce que AFIG ?

Papa Madiaw Ndiaye : AFIG, est une société de gestion de fonds d’investissements de droit mauricien créée en 2005, basée à Dakar et ayant des bureaux à Johannesburg (Afrique du Sud), et à Washington (Etats-Unis.). La stratégie d’AFIG repose, d´une part, sur le concept du « fonds intelligent ». Ce concept se définit comme une alliance entre la prise de participation dans le capital d´une société et l´accompagnement de celle-ci avec des conseils financiers et opérationnels de la part de l’équipe AFIG.

D’autre part, AFIG, grâce à une équipe mue par un souci constant d´excellence, combine la maîtrise des meilleures pratiques internationales en gestion financière, à une connaissance approfondie du tissu économique de sa zone d’intervention. Elle offre une expertise avérée en matière d’investissement en capital en Afrique, gage d’un rendement financier conséquent pour les investisseurs et source de forte valeur ajoutée pour les entreprises dans lesquelles investissent les fonds gérés par AFIG.

LA : Quelle est la spécificité d’ACRF, lancé en décembre à Dakar ?

PMN : Atlantic Coast Regional Fund, ACRF, le premier fonds lancé par l’équipe d’AFIG, a une capitalisation cible de 150 millions de dollars (soit environ 75 milliards de francs CFA) dont la moitié a été souscrite et provient d’investisseurs institutionnels internationaux de renom ayant une expérience inégalée dans le lancement de fonds en Afrique. Il s´agit de la Société africaine de réassurance (Africa Re), de la Banque africaine de développement, du groupe britannique de la CDC, de la Banque européenne d’investissement (BEI), du Fonds finlandais pour la coopération industrielle (FINFUND), de la Société financière internationale (SFI) ainsi que des associés d’AFIG. La libération totale du capital ciblé interviendra à l´issue du « second closing ».

Le fonds ACRF vise les entreprises de taille moyenne et en forte croissance opérant en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale. La zone d’intervention d’ACRF couvre géographiquement 29 pays, dont sept pays-clés que sont, en Afrique de l’Ouest, le Sénégal, la Côte d’Ivoire, le Ghana et le Nigeria, et en Afrique centrale, le Cameroun, l’Angola et la RD du Congo. ACRF est un fonds généraliste qui s’intéresse plus particulièrement à l’agroalimentaire, à l’énergie, aux entreprises industrielles, aux institutions financières et aux entreprises opérant dans les infrastructures et secteurs liés tels que les transports et la logistique.

LA : La décision d’ouverture a été prise avant la crise financière mondiale. Quel sera l’impact de cette crise sur les projets d’investissement ?

PMN : Effectivement, la première levée de fonds d’ACRF est intervenue en juillet 2008, quelques mois avant la crise financière que nous traversons. Le second closing du fonds, prévu avant la fin du premier semestre 2009, subira très certainement l’impact de cette crise du fait de la raréfaction des ressources financières et d’une plus grande frilosité des investisseurs.

Toutefois, il est à noter que, plus que jamais, les entreprises africaines ont besoin de capitaux pour renforcer leurs activités et accroître ainsi leur compétitivité. Face aux ralentissements des investissements étrangers, exception modérément faite des capitaux arabes, les banques et autres institutions financières telles que les fonds d’investissements présents sur le continent seront en première ligne pour satisfaire cette demande. Le capital-investissement, en apportant des financements à moindre coût, a donc de beaux jours devant lui. Les fonds les plus avisés concentrent leurs plus gros investissements durant les périodes les plus basses du cycle économique (business cycle) qui sont souvent synonymes de crises et pendant lesquelles les prix moyens des actifs financiers sont à leurs plus bas niveaux.

LA : Mais comment allez-vous ajuster vos prévisions de mobilisation de ressources financières ? Les réduirez-vous à la baisse ?

PMN : La nature des investisseurs potentiels ciblés pour la deuxième levée de fonds d’ACRF a été revue. En effet, nous nous concentrerons moins sur les sociétés touchées par la crise telles que les hedge funds, particulièrement aux Etats-Unis. Nous allons mettre l´accent sur les banques multilatérales de développement, les institutions financières du Moyen-Orient ainsi que les institutions financières africaines telles que les sociétés d’assurances et les caisses de sécurité sociale.

LA : Pourquoi ACRF a-t-il choisi d’investir en Afrique ?

PMN : Mes associés et moi-même sommes originaires d’Afrique. Nous partageons la même ambition pour le continent. Mais au-delà de l’élan pro-africain, l´attraction pour cette région s’explique à plusieurs niveaux : d’abord par une croissance annuelle récente de plus de 6% avec des mutations économiques profondes et une restructuration du tissu industriel et entrepreneurial. L’Afrique est aussi le continent le moins servi par les flux de capitaux internationaux, et cette rareté des capitaux peut représenter pour des investisseurs avertis et rigoureux une intéressante opportunité.