jeudi 27 septembre 2007

La Chine redit son appétit aux Africains pour la coopération économique

NEW YORK (Nations unies), 26 sept 2007 (AFP) - Les ministres des affaires étrangères de la Chine et d'Afrique se sont réunis mercredi à New York, une occasion pour Pékin de réaffirmer son immense intérêt pour un continent dont les vastes ressources naturelles sont cruciales pour alimenter sa croissance.
"La Chine et l'Afrique sont de bons amis, des partenaires proches et des frères chers l'un à l'autre", a déclaré le ministre chinois des Affaires étrangères Yang Jiechi en accueillant nombre de ses collègues africains en marge de l'Assemblée générale de l'ONU à New York.
M. Yang a profité de la réunion --la première de son genre-- pour affirmer à ses collègues que Pékin tiendrait sa promesse d'effacer des dettes et de pousser l'aide au développement sur le continent le plus déshérité de la planète dans le cadre de ses efforts pour resserrer les liens politiques, financiers et commerciaux.
"Les étapes pour l'effacement de la dette et les exemptions sur les tarifs douaniers seront bientôt achevées", a dit le ministre en soulignant que la coopération entre la Chine et l'Afrique était basée sur "l'égalité et le respect mutuel".
M. Yang a souligné que des "percées spectaculaires" avaient été faites en matière de finance, de technologie et d'aviation civile et il a indiqué que les échanges commerciaux entre la Chine et l'Afrique ont atteint 39,3 milliards de dollars sur les six premiers mois de 2007, un bond de 30% par rapport à la même période de l'année précédente.
La Chine, qui est souvent critiquée pour sa conception des droits de l'Homme, prend bien soin de ne pas évoquer les abus dans ce domaine perpétrés en Afrique et a fait le forcing ces dernières années pour s'assurer un accès aux immenses ressources naturelles du continent dont elle a besoin pour alimenter sa phénoménale croissance économique.
Des organismes de défense des droits de l'Homme et des libertés accusent régulièrement Pékin de cynisme quand il s'agit du Soudan, riche en pétrole, ou du Zimbabwe. Selon eux, le soutien de Pékin à ces deux pays accentue encore la répression.
Parlant au nom de ses collègues africains, le ministre des Affaires étrangères égyptien Ahmed Aboul Gheit a souligné que la relation entre la Chine et l'Afrique était basée sur le respect mutuel "loin des sanctions, des conditions posées ou la discrimination". Une attitude qui contraste avec les pays européens ou les Etats-Unis qui n'hésitent pas à punir des pays qui violent ouvertement les droits de l'Homme en liant leur aide à une amélioration de la situation.
Cette réunion est la première depuis le sommet Chine-Afrique qui s'est tenu en novembre 2006 à Pékin.
La Chine avait alors annoncé a création d'un fonds destiné à encourager les entreprises chinoises à investir sur le continent noir. Doté de 1 milliard de dollars par la Banque chinoise de développement, il est prévu qu'il atteigne à terme 5 milliards de dollars.
La Chine est actuellement le second partenaire commercial de l'Afrique, derrière l'Union européenne, participe également à la construction d'infrastructures comme des chemins de fer et autres ouvrages d'art et espère également pouvoir écouler ses produits de consommation bon marché sur le continent.

source : AFP

1 commentaire:

Philippe Régnoux a dit…

Merci Simon, pour toutes ces infos ! Dommage que le Canada ne soit pas autant sur les rangs. Tu me diras, on ne peut pas être partout en même temps...
La Chine a surtout compris que la clef, en Afrique, reste la gestion (et le financement) de réseaux d'intérêts. Mais cela sert-il réellement le développement des pays africains ? That is the question...