lundi 9 juillet 2007

Afrique : le Canada est-il devenu égoïste ?

Le Canada a été accusé d'avoir empêché les pays du G8 d'être plus généreux envers l'Afrique lors du dernier sommet des pays les plus riches du monde. Ottawa fait-il sa juste part pour ce continent ravagé par la pauvreté, comme le soutient le gouvernement de Stephen Harper ? Ou sommes-nous coupables de négligence criminelle, comme l'affirme le militant Stephen Lewis ?

«Il est clair que l'aide étrangère n'est pas importante pour le premier ministre [canadien]. Ce qui est important pour lui, c'est l'Afghanistan. Et tout l'argent disponible pour le développement sera dirigé de façon significative vers l'Afghanistan», affirme Stephen Lewis, ancien envoyé spécial du secrétaire général de l'ONU pour le VIH/sida en Afrique.

«Il va encore y avoir de l'argent pour l'Afrique. Je ne dis pas le contraire. Mais ce ne sera pas les montants et les augmentations nécessaires pour secourir les parties du continent qui souffrent», précise celui qui a aussi été ambassadeur du Canada à l'ONU.

Le G8 avait suscité beaucoup d'espoir en 2005, lors du sommet de Gleneagles en Écosse. Les pays membres avaient alors promis de doubler l'aide qu'ils consacrent à l'Afrique d'ici 2010.

Or, l'objectif risque fort de ne pas être atteint. Sauf peut-être par le Canada. Le Parti conservateur a annoncé qu'il se conformera à cet engagement en faisant passer l'aide à l'Afrique à 2,1 milliards dès 2008-2009.

«Ça a fait dire au Financial Times, récemment, que le Canada est le seul pays du G8 qui est sur la bonne voie de tenir ses objectifs pris à Gleneagles», signale la ministre de la Coopération internationale, Josée Verner.

Or, la promesse du premier ministre canadien soulève la controverse à Ottawa. Selon les libéraux, elle représente de la poudre aux yeux. Le Parti de Stéphane Dion estime que doubler l'aide à l'Afrique signifie la faire passer à 2,8 milliards, soit 700 millions de plus.

Actuellement le gouvernement canadien consacre 0,3% de son PIB à l'aide au développement, soit 4,1 milliard. Et atteindre 0,7% - ce que d'autres membres du G8 ont promis de faire d'ici 2015 - ne figure actuellement pas dans les priorités de M. Harper.

source : La Presse

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