jeudi 21 juin 2007

Gabon : la Chine est-elle un partenaire dangereux ?

Un article partisan (mais fort intéressant dans l'analyse) vient d'être publié sur le site "AgoraVox le média citoyen" ; extraits choisis :
  • "Pour de nombreux intellectuels et hommes politiques africains, la Chine est le Messie qui permet au continent africain de sortir du sous-développement et de rattraper le retard économique, social et culturel dans lequel il est envasé depuis les années 1950. Face à cette nouvelle crédulité abyssale africaine, la Chine est en train d’imposer sa présence en Afrique. Une politique de «coopération économique et commerciale sino-africaine dans l’esprit du «gagnant-gagnant» progresse de façon régulière. Les Chinois parlent d’un bon élan qui se dessine dans le développement de l’Afrique.[...]

  • "La Chine représente-t-elle un danger pour l’espace forestier et savanicole du Gabon? S’agit-il d’une coopération économique et commerciale de façade ou tout simplement d’un impérialisme qui arrive pour piller et enterrer définitivement le Gabon?[...]

  • "En trente-deux ans d’établissement des relations diplomatiques, la Chine est le 2e grand partenaire commercial du Gabon en Afrique centrale et de l’Ouest avec un volume global en progression de « 88 millions de dollars en 1994 contre 300 millions en 2003 » et environ 394 millions en 2007 soit en moyenne 24.000.000 millions de dollars par an.[...] Il s’agit là d’un partenariat de "je te donne tout et je t’avale définitivement". En d’autres termes, cette coopération économique est très préjudiciable pour les générations futures du Gabon.[...]
  • "Ainsi, excepté le système politique qui est presque semblable, le Gabon et la Chine sont deux pays antithétiques économiquement, culturellement et démographiquement. Il s’agit en un mot d’une amitié éphémère entre la souris - le Gabon - et le chat - la Chine -, pattes dessous dessus, se baladant, jouant et heureux dans un espace géographique bondé de richesses naturelles. Autrement dit le Gabon et la Chine sont liés par un amour économique qui est « un je-ne-sais-quoi, qui vient je-ne-sais-où et qui finit je-ne-sais-quand » (Antoine de Saint-Exupéry).[...]

  • "Pour la Chine, le choix par exemple du Gabon n’est pas le fruit du hasard : elle courtise ce pays géostratégique de l’Afrique centrale ; la Chine voit le Gabon « comme le sucre délicat d’une friandise » (F. Gagol). L’unique objectif de la Chine c’est piller les richesses, putréfier l’espace géographique (environnement) du Gabon tout en distrayant le peuple gabonais avide de modernité avec des constructions d’édifices publics mentionnés ci-dessus qui, en réalité, ne résolvent pas les problèmes d’inégalité de partage des richesses, des épidémies à l’instar du Chikugunia à Libreville et du chômage qui minent le pays. Face à la Chine, les gouvernants gabonais sont en train de jouer avec le feu et oublient ce proverbe : « Jamais ne fut ni sera qu’une souris fasse son nid en l’oreille d’un chat » (Pierre Ripert). [...]

  • "Après avoir été incapable de développer le pays avec des sommes colossales versées dans les caisses de l’Etat par de nombreuse multinationales occidentales à l’instar d’Elf Gabon et de Shell Gabon, les autorités gabonaises ont trouvé une autre opportunité qui permettrait certaines d’entre elles de renflouer leurs comptes bancaires. C’est une bonne occasion également de pérenniser un régime à bout de souffle, miné par des conflits internes entre hiérarques et jeunes affairistes francs-maçons de la loge équatoriale. Elles n’ont toujours pas compris que l’assistanat politique et économique sont des éléments qui participent pleinement au sous-développement du continent africain. Le Gabon a besoin des hommes politiques expérimentés, solides, cohérents et capables de porter une vision, de donner du sens à la fonction ministérielle et adroits à tracer de vraies perspectives pour ce pays.[...]

  • "Les régions gabonaises n’ont pas besoin d’une politique de développement basée sur la destruction de leur environnement et orchestrée selon les règles de la géomancie chinoise. De nombreux parcs gabonais méritent l’attention des institutions nationales et internationales de défense de l’environnement : il s’agit des espaces géographiques situés au sud-ouest du Gabon et entourés des plages, savanes, mangroves ainsi que d’une forêt équatoriale dense riche en faune sauvage et en flore considérés comme des « perles de l’Afrique » (Isabelle Brisson, Le Figaro) qui sont en train d’être détruits sauvagement par des entreprises chinoises sans scrupules (« pollution du sol et de l’eau par des résidus de 16 000 tirs de dynamite (...), ce qui impose tout impact négatif sur la faune et la flore gabonaises ») au vu et au su du gouvernement gabonais incapable de concilier développement industriel, protection de la nature et de l’écotourisme.[...]

  • "La présence économique de la Chine en Afrique s’accompagne d’une multiplication des prêts qui viennent davantage alourdir non seulement la situation d’endettement de nombreux pays africains mais encore décupler leur assistanat sempiternel. Les pays comme le Gabon, le Cameroun, le Congo Brazzaville, la République démocratique du Congo, la Guinée Conakry vendent leurs matières premières à la Chine et, cette dernière les leur revend sous forme des produits manufacturés le plus souvent de très mauvaise qualité : le cas des valises chinoises vendues bon marché au Gabon et dont les manchettes abandonnent leurs propriétaires dans les aéroports nationaux et internationaux après une simple manipulation, le cas également de nombreuses crèmes chinoises à l’origine des cancers de la peau chez les Africaines.[...]"

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